Plein Cadre sur Rudy Kowalski…
Rudy Kowalski : « Je cours au jour le jour »
A 24ans (il les aura le 18 aout prochain) Rudy Kowalski passé professionnel en 2013 dans l'équipe continentale Roubaix Lille Métropole après y avoir été stagiaire durant la fin de saison 2012 , réalise une entame de saison exemplaire…
L’ex protégé de Carlo Meneghetti , depuis sous les ordres du « pool » des directeurs sportifs roubaisiens dont Frédéric Delcambre · Cyrille Guimard · Francis Van Londersele, commence à passer de l’ombre à la lumière. Encore dans les cartons la saison dernière et inconnu du grand public non nordiste, l’hasprien a su depuis le printemps mettre le « nez à la porte », montrant ainsi de sérieux progrès… Tout commença sur le GP de Denain 2003 avec cette échappée en compagnie de Julien El Farès jusqu'à douze kilomètres de l'arrivée.
JMH : Ce jour-là sur vos terres, vous y avez cru ?
Rudy Kowalski « On y croit toujours quand on est devant. Après, on savait que la FDJ avait une grosse équipe et qu'à deux, on n'irait pas au bout, il faut l'avouer... Peut-être que si on avait été plus nombreux, on aurait pu les embêter davantage. Au moins, j'ai essayé. Je ne suis pas un sprinteur et, prendre les échappées, c'est le seul moyen de se montrer.J’évoluais à domicile …. C'est vrai que passer devant la maison, ça nous donne deux fois plus de force ! »
JMH : Comment expliquez-vous cette progression ?
Rudy Kowalski «J'ai pris de la caisse. J'ai aussi appris à ne plus courir comme un chien fou. J'attends nettement plus longtemps avant de voir ce qu'il se passe à l'avant du peloton. J'ai davantage de puissance et de punch. »
JMH « C’est votre seconde saison au Roubaix Lille Métropole, votre statut a-t-il changé depuis la saison dernière ?
Rudy Kowalski « oui, l'année dernière j'étais dans ma première année, on peut parler d’apprentissage. On ne me demandait pas grand-chose, cette année j'ai un peu plus de responsabilité. Je m’y sens bien, il y a vraiment une bonne ambiance dans l’équipe, une bonne bande de copains attentifs aux consignes des Directeurs Sportifs »
JMH : « votre premier déclic cette saison fut au Tour Med ? »
Rudy Kowalski « Après quelques soucis de santé sur l’Etoile de Bessèges en début de saison, j’ai senti un net progrès sur le Tour Méditerranéen, avec l’occasion de me faire voir dans l’échappée du jour lors de la dernière étape entre Bandol et Toulon. Arriva très vite dans le calendrier les courses nordistes que nous avions cochées comme le GP de Denain et les 4 Jours. L’ambiance dans le groupe ayant monté d’un cran juste avant Denain avec la victoire de Maxime Vantomme.
JMH « Suite à l’absence de votre formation à Lillers il fallait donc briller par ailleurs dans le Nord Pas de Calais »
Rudy Kowalski « Il y a eu Denain, avec l’équipe nous avons tout tenté…Mais la FDJ et Nacer Bouhanni étaient trop forts…Alors nos espoirs de se montrer sur les routes nordistes furent reportés sur les 4 jours et tenter de faire aussi bien qu’en 2013 avec quelques bons coups et de tenter de revenir avec le maillot à pois comme Julien Duval »
JMH : Votre première récompense 2014 fut le maillot du meilleur grimpeur sur les 4 jours …une distinction qui vous a permis de sortir de l’anonymat…
Rudy Kowalski « Cette année les conditions de course sur les 4 Jours furent extrêmes : vents et pluies tous les jours…Avec un Arnaud Démare (FDJ) inébranlable, il nous était difficile de viser une victoire d’étape…Nos dernières cartouches afin de se faire voir furent dirigées sur l’étape der Licques…Là, très vite le bon coup du jour s’installa et j’eus le flaire de m’y glisser…Flavien Dassonville (Auber), porteur de la tunique au départ, y étant absent j’ai commencé à marquer des points précieux au Vigneau et à le Val… »
JMH : Et porter le maillot du grimpeur des 4 jours ensuite sur la dernière étape aux côtés des autres leaders , ce ne fut que du bonheur…
Rudy Kowalski : « Pour l’équipe , il était important de ne pas revenir bredouille des 4 Jours …et puis avec Jean Charles Canonne ce maillot nous appartient presque…Anthony Colin en 2011, Julien Duval la saison dernière et moi cette année.. Sur les routes de Saint Pol , Dunkerque j’entendais les spectateurs sur le bord de la route me crier « Allez Richard » …c’était marrant ! »
JMH : Les bonnes places pour vous se sont succédées ensuite tour de l’Aulne, CLM du Paris Arras…
Rudy Kowalski : « Pour Paris Arras , nous avions reconnus le parcours du Contre la montre par équipe dans le semaine…Le jour de l’épreuve nous partions les derniers en fin d’après-midi , entre les gouttes sur une chaussée détrempées…Entre nous on ne croyait vraiment pas jouer la gagne sur le chrono par équipe de Paris Arras Tour avec cette tornade et cet orage qui se sont abattus sur l’organisation juste avant le départ. Et contre toute attente à l’arrivée quand on nous a annoncé que nous avions gagné on n’y croyait pas... Et on prend le général tout d’abord avec Rudy Barbier , puis le final avec Maxime Vantomme . Sur les Boucles de l’Aulne , je pense avoir progressé , un peu partout sauf dans les sprints… »
JMH « car à Châteaulin s’est passé à deux doigts… »
Rudy Kowalski « Je souviendrai longtemps de mon week-end en Bretagne, une troisième place sur la Coupe de France, ça ne se refuse pas ! Avec Alexis Gougeard nous avons tenté le coup dans le dernier tour. Comptant jusqu’à 30s d’avance. A 2000m Gougeard s’est envolé vers la victoire et moi j’ ai tout donné afin de rester sur le podium, il ne m’a pas manqué grand-chose, je sens que j’ai pris de la force…encore un peu de patience. »
JMH : D’autres date cochées d’ici la fin de saison ?
Rudy Kowalski « Non pas vraiment ? Je cours au jour le jour et tout ce que je peux prendre je le prendrai …Maintenant et en attendant les Championnats de France de Poitiers avec l’équipe nous serons sur la Ronde de l’Oise et le tour du Pays de Savoie »
Palmarès
2013
Vainqueur à Houtem-Vilvoorde (Belgique)
Vainqueur à Escaudoeuvres
4e du Critérium de Douchy-les-Mines
2014
Lauréat du Prix des Mts des 4Jours de Dunkerque
Vainqueur du CLM par équipe de la 1èré étape du Paris Arras Tour
3ème Tour de l’Aulne
Article et photos : Jean-Marc Hecquet