PARIS-ROUBAIX 2014
MARC MADIOT : « UN JEUNE SUR LE PODIUM, C’EST POSSIBLE »
17 ans après la dernière victoire française, par Frédéric Guesdon l’année des débuts de la Française des Jeux dans le peloton (1997), l’émergence d’Arnaud Démare, 22 ans, 2e de Gand-Wevelgem, est très attendue, même si Paris-Roubaix sied plutôt aux trentenaires.
Marc Madiot, le manager de la FDJ.fr, est péremptoire : « Si, si, un jeune coureur peut encore aujourd’hui terminer sur le podium de Paris-Roubaix. Tout dépend des circonstances de course ». Affaire d’endurance et d’expérience, la Reine des classiques tient aussi du facteur chance, ce dont n’a pas encore bénéficié Arnaud Démare depuis son passage chez les pros. En 2012, dans la foulée de son titre de champion du monde Espoir qui lui conférait un avenir radieux au royaume des routiers-sprinters, il a déclaré forfait en raison d’une élongation au poignet consécutive à une chute aux Trois Jours de La Panne. « L’an passé, rappelle-t-il, je n’ai pas été vernis en crevant dès le premier secteur pavé ».
« Sans cette crevaison, Arnaud serait rentré dans le top 20 pour sa première participation à Paris-Roubaix », se persuade Marc Madiot. Le coureur picard est bâti pour les courses du Nord, en témoigne sa récente deuxième place à Gand-Wevelgem, que Madiot inscrit toutefois « dans la logique des choses ». Selon lui, elle ne modifie en rien la confiance de Démare ni son approche de Paris-Roubaix.
« J’aime profondément cette course, indique le Beauvaisien, qui a couru en junior au Team Wasquehal et a suivi l’essentiel de sa formation dans l’environnement du cyclisme nordiste. Les pavés me conviennent et ne me font pas peur. Les grandes classiques me font rêver. Je ne suis pas qu’un sprinter. Je suis également porté vers l’attaque et je suis assez endurant ».
Parmi les circonstances de course évoquées par Marc Madiot, favorables ou non à un jeune coureur opposé aux vieux briscards, il y a l’intensité des deux premières heures de course. L’an passé, l’échappée tardant à se former, le rythme avait été infernal. Mais là encore, Madiot ne considère pas cela comme un facteur handicapant pour un jeune, plus tendre et donc plus friable avant d’affronter les secteurs pavés : « Dans les roues, c’est pareil pour tout le monde, dit-il. Et cette année, la tendance des classiques flamandes est plutôt à une course d’attente ».
C’est aussi la tactique qu’emploiera probablement la FDJ.fr pour Démare : « Le garder au chaud le plus longtemps possible, prévient Madiot. Car de toute façon, le connaissant comme l’un des plus rapides du peloton, les favoris ne l’emmèneront pas volontiers avec eux. Sa place à l’arrivée, s’il ne connaît pas de problèmes, sera aussi fonction de la manière avec laquelle la course se gagnera. Si un coureur est au-dessus du lot comme Tom Boonen il y a deux ans, cela ouvre pour un jeune les perspectives d’une place à aller chercher, ce dont avait profité Sébastien Turgot, 2e, mais ça aurait aussi bien pu être Matthieu Ladagnous, qui avait crevé dans le dernier secteur. Boonen avait bien terminé 3e de Paris-Roubaix à 22 ans (en 2002), c’est tout aussi possible pour Démare cette année. En tout cas, j’espère pour lui un top 10 ».
Malchanceuses ces deux dernières années à l’heure du verdict au Vélodrome, la FDJ.fr a réalisé l’an passé un quadruplé retentissant en remportant toutes les courses pros du Nord-Pas-de-Calais : le GP de Denain, les Quatre jours de Dunkerque et le GP d’Isbergues avec Arnaud Démare et le GP de Fourmies avec Nacer Bouhanni. « Il en manque une, avait relevé Marc Madiot à l’automne, mais ce sera pour l’année prochaine… »
Merci à A.S.O. / CYCLING NEWS - Thomas Cariou (www.aso.fr/fr/cyclisme.html) pour le Communiqué de Presse.
Toutes les informations concernant l'épreuve sur www.letour.fr
Par Jean-Marc Hecquet