L'interview de Claire Floret (Entente Cycliste Montgeron Vigneux )

19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 20:08

Claire Floret se confie à Véloracingnews.com

Crédit-Photo Claire Floret

Claire, Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?

Pour commencer, je m'appelle Claire Floret et j'ai 28 ans. Originaire d'Auvergne de par mes parents, j'ai vécu mon enfance et jusqu'à l'âge de 23 ans à Bayonne au Pays Basque ou je pratiquais l'escalade. Pour mon métier de professeur d'EPS, j'ai du muter dans l'Essonne ou j'ai rencontré mon ami, Mathieu Istil, qui a eu la bonne idée de me mettre sur un vélo de route pour la première fois il y a 4 ans... et qui est aujourd'hui mon entraîneur!

Ta couleur et ta musique préférées?

Le bleu, ça tombe plutôt bien c'est la couleur de mon club, l'ECMV!

Quant à la musique, c'est le rock lors des séances de home traîner à la maison, ça donne une bonne cadence de pédalage, et le reggae pour la relaxation juste après!!! Mais j'aime beaucoup la musique en toutes circonstances!

ClaireFloret

Crédit-Photo JC Courtiade

Parle nous de ton parcours sportifs ?

J'ai commencé le sport par 7 ans de judo, suivis de 12 ans d'escalade en compétition à un petit niveau national, ainsi que d'activités montagnardes telles que le ski de randonnée. Mon expérience cycliste est assez récente puisque ça fait 4 ans que j'ai touché à mon premier vélo de route. Après quelques cyclosportives, je me suis essayée aux compétitions féminines FFC sur route. Les débuts ont été laborieux... Beaucoup de filles du peloton pratiquaient depuis l'école de vélo ou presque! A force de persévérance et grâce aux précieux conseils de Mathieu, j'ai fini par progresser et pouvoir me faire plaisir sur les courses. J'ai commencé la piste l'an dernier, et ça me plait beaucoup comme complément à la route.

Quel bilan fais-tu de ta saison 2013 ?

C'est ma meilleure saison! Ce qui est bien quand on part de très bas, c'est que l'on a une longue phase de progression dans laquelle j'ai encore la chance d'être.

Je n'ai pas gagner de course sur route mais j'ai fait preuve de régularité dans mes classements, ce qui m'a permis de remporter le challenge féminin d'Ile de France et de passer 2e catégorie pour la saison à venir.

Crédit-Photo JC Courtiade

Quel est ton meilleur souvenir de cette saison ?

Une course à Chavignon avec un circuit physique et un plateau très relevé: Élise Delzenne, Roxane Fournier, Mélodie Lesueur et bien d'autres. Je gagne le sprint de mon groupe à quelques dizaines de secondes des premières pour venir me classer 5^ème juste derrière tous ces jolis noms.

Et ton plus mauvais ?

J'ai chuté lors des championnats d'Ile de France au bout de 2 km de course, et j'ai cassé mon vélo... Au delà de l'aspect matériel, il est vraiment frustrant de se préparer pendant plusieurs semaines spécifiquement pour un objectif et de n'a pas avoir la possibilité de se battre. D'autre part, j'ai découvert que nulle chute n'est anodine, et que tout un tas de déséquilibres physiques en découlent et peuvent être à l'origine de diverses blessures par la suite. Ça fait du travail pour mon osthéo!

Depuis que tu pratiques le cyclisme , parle nous d' un bon souvenir et le pire ?

Les deux précédents...

Parle nous de ton club ?

Je suis à l'Entente Cycliste Montgeron Vigneux, qui a accueilli à bras ouverts notre projet d'équipe féminine créée il y a trois ans. L'équipe, c'est le moteur de ma motivation. L'ambiance entre nous est super, nous faisons en sorte de nous voir souvent que ce soit pour l'entraînement ou pour d'autres activités non cyclistes. L'idée est de rassembler des filles cyclistes habitant proches les unes des autres (en Essonne ou à proximité) afin de se voir souvent et donc de resserrer les liens. Nous sommes cette année à la recherche de partenaires pour nous aider à créer les conditions nécessaires pour devenir une équipe de Division Nationale pour la saison 2015.

As-tu une activité professionelle ?

Je suis professeur d'EPS depuis 7 ans.

Arrives tu à concilier les études et la pratique du Cyclisme ?

Ce n'est effectivement pas toujours évident de partir faire une grosse séance de PMA à la fin d'une journée de travail... Mais afin de concilier vie professionnelle et sportive, nous ciblons les entraînements de manière à faire beaucoup de qualitatif en optimisant le temps d'entraînement. En gros, nos séances ne sont pas très longues mais font très mal. On essaye de plus de varier les supports: piste, home traîner, route pour entretenir la motivation, ce qui facilite la tâche en sortant du boulot!

Quels seront tes objectifs lors de cette saison 2014 ?

Gagner une course, mission particulièrement difficile en féminine au vu de l'hétérogénéité des pelotons. Les juniors et départementales côtoient systématiquement les 1^ère catégories sur les lignes de départ, il est donc difficile de tirer son épingle du jeu. Cette année, mes qualités de sprinteuse se confirment. J'espère donc que ce sera un atout pour atteindre cet objectif.

D'autre part, maintenant que le niveau de notre équipe est homogène, j'espère que nous pourrons réaliser de vraies courses d'équipe, au service les unes des autres pour le collectif.

Crédit-Photo Ann Beelaert

Le Cyclisme féminin par rapport au cyclisme masculin Qu’en penses-tu ?

Depuis 4 ans, je ne peux pas parler d'avant, le cyclisme féminin évolue dans le bon sens. Les pelotons sont de plus en plus fournis, il n'est pas rare de voir 50 filles au départ d'une course en région parisienne. De plus en plus de courses féminines sont organisées, on peut quasiment courir tous les weekends entre nous sans partir trop loin. Beaucoup de mesures vont dans le sens de la promotion du cyclisme féminin, notamment en Île de France ou tous les membres de la commission dames travaillent ensemble pour aller dans le même sens.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire. Les hommes passent souvent en premier et les femmes doivent se contenter de ce qu'il reste (infrastructures, primes, salaires, couverture médiatique...).

Mais je suis optimiste, beaucoup de femmes et d'hommes se battent actuellement pour défendre le cyclisme féminin et ses spécificités, et dans quelques années, au rythme auquel on avance, nous serons peut être considérées comme des sportives au même titre que les hommes.

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes féminines qui débutent le vélo ?

Pour y être passée il n'y a pas si longtemps, je sais que les débuts sont difficiles, surtout si l'on commence en junior ou seniors ou le très haut niveau est présent sur les courses. Le cyclisme est un sport difficile, mais le plaisir de progresser n'en est que plus grand!

Il faut donc faire preuve de persévérance, car après les premiers échecs, les progrès finissent toujours par arriver. Et surtout, le plaisir, le jeu, la bonne ambiance avec les copines sur le vélo, autant de paramètres qui sont parfois oubliés, mais sans quoi le cyclisme à beaucoup moins d'intérêt!