FLÈCHE WALLONNE 2014 : VALVERDE, HUIT ANS APRÈS
FLÈCHE WALLONNE 2014 : FILM DE LA COURSE
VALVERDE, HUIT ANS APRÈS
Crédit-photo de ASO
S'imposer sur la Flèche Wallonne revient à réussir une recette qui nécessite de rassembler une quantité d'ingrédients. Alejandro Valverde y était parvenu en 2006, et avait depuis intégré le Top 10 à trois reprises (2ème en 2007, 7ème en 2009 et en 2013) sans parvenir à récidiver. Le coureur de Movistar, qui a démarré sa saison en trombe avec des victoires sur le Tour d'Andalousie et sur le Tour de Murcie, se présentait dans les meilleures dispositions sur la Flèche Wallonne, après une 4ème place sur l'Amstel Gold Race. Il a pu compter tout au long de la journée sur la détermination de ses coéquipiers, et notamment du champion d'Espagne Jesus Herrada, pour combler le retard du peloton sur les échappés du jour. Dans l'ascension finale du Mur de Huy, Valverde a ensuite su attendre le meilleur moment, à 200 m de la ligne, pour placer une accélération imparable à laquelle n'ont pu répondre Dan Martin et Michal Kwiatkowski, qui complètent le podium de la 78ème édition.
Chute de Dani Moreno
Le thème des chutes avait déjà animé les débats d'avant-course, avec les déboires connus par Jelle Vanendert et Joaquim Rodriguez sur l'Amstel Gold Race. Il est à nouveau présent dès l'entame de la Flèche Wallonne, avec une chute au km 6 qui met notamment à terre le tenant du titre, Dani Moreno. Ce n'est qu'au km 20 que se détache un trio en tête de course, avec Ramunas Navardauskas (GRS), Preben Van Hecke (TSV) et Jonathan Clarke (UHC). Particulièrement déterminés, les échappés bouclent la première heure de course à près de 50 km/h de moyenne, et bénéficient alors d'un avantage de 8'45'' sur le peloton.
Le trio devient duo
C'est à ce moment que les équipes Katusha, puis BMC, prennent les commandes du peloton pour contrôler la situation. L'écart diminue ainsi à 5'50'' au premier passage sous la ligne d'arrivée, où Preben Van Hecke poursuit sa récolte de points pour le Prix des côtes. Les formations Movistar et Lotto-Belisol se joignent ensuite au travail de poursuite qui porte ses fruits de façon assez nette en entrant dans les 40 derniers kilomètres. Le rythme particulièrement exigeant a raison de Jonathan Clarke, qui réintègre le peloton à 38 kilomètres du but.
Rolland tente sa chance
Dans le peloton, Pierre Rolland se manifeste le premier par une initiative infructueuse après le franchissement de la côte d'Ahin, à 34 km de la ligne. Sous la menace, le duo constitué de Ramunas Navardauskas (GRS) et Preben Van Hecke (TSV) rentre dans la deuxième ascension du Mur de Huy avec 1'30'' d'avance. Ils y perdent une minute, alors que Cyril Gautier tente lui aussi sa chance en accélérant peu avant la bascule. Toutefois le coureur d'Europcar ne passe qu'une poignée de kilomètres en position d'intercalé.
Au tour de Roy et de Bardet
En attaquant la côte d'Ereffe, Navardauskas et Van Hecke sont avalés par le peloton, majoritairement emmené par les coureurs de Movistar et de Katusha. C'est pourtant Romain Bardet qui tente d'en sortir, sans plus de succès que ses prédécesseurs. Les Français continuent de se montrer entreprenants, avec ensuite une offensive de Jérémy Roy à 7 kilomètres de la ligne d'arrivée. Le coureur de la FDJ, repris à 3 km, laisse l'explication finale se dérouler entre les favoris du peloton dans la dernière ascension. Romain Bardet insiste avec une offensive à l'entrée dans le dernier kilomètre, mais le rythme des autres prétendants le condamne. A 500 mètres de la ligne, Michal Kwiatkowski semble à son aise, tout comme Jelle Vanendert. Mais l'expérience et l'instinct d'Alejandro Valverde payent : idéalement placé, il surgit à 200 m de la ligne pour aller chercher sa 2ème victoire sur l'épreuve.
Alejandro Valverde : « L'union fait la force »
Cette victoire est-elle une revanche par rapport à l'Amstel Gold Race, où vous avez terminé 4ème ?
Ce n'était pas une revanche par rapport à la victoire de Gilb ert à l'Amstel Gold Race, c'est juste que je voulais gagner, et que j'ai réussi. J'ai senti qu'il était très fort dimanche dernier, quasiment impossible à battre, je n'avais pas réussi à le suivre. La montée du Cauberg est très différente du Mur de Huy. Ici, les pourcentages sont très élevés, et il faut surtout être très bien placé pour pouvoir placer une bonne attaque.
Vainqueur en 2006, et huit ans après… qu'est ce qui a changé ?
Gagner deux fois de suite ou avec huit ans d'écart, c'est toujours aussi difficile. Mais cette année, mes sensations sont vraiment très bonnes. Je le constate depuis le début de la saison. Et aujourd'hui, j'ai bien remarqué que l'équipe était très unie autour de moi, et on peut dire que l'union fait la force.
Ce sont les fruits de notre travail, ainsi que la maturité et l'expérience qui sont récompensées. Chaque année qui passe, je me sens mieux et je prendre plus de plaisir.
Vous serez maintenant le favori de Liège-Bastogne-Liège, avec Philippe Gilbert…
Philippe Gilbert et moi, nous sommes vraiment en forme, mais il n'y aura pas que nous à suivre dimanche pour Liège-Bastogne-Liège. Tout le monde sera encore très motivé, et ce sera une autre histoire. Il y aura encore beaucoup d'autres coureurs qui seront là pour la victoire. On peut dire que nous serons environ une quinzaine à pouvoir remporter la Doyenne. C'est une course dont le parcours qui me convient très bien, avec des ascensions un peu plus longues qu'aujourd'hui, et avec des contraintes de placement un peu moins pesantes que sur l'Amstel Gold Race.
Merci à A.S.O. / CYCLING NEWS (www.aso.fr/fr/cyclisme.html) pour le Communiqué de Presse et photo
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Par Jean-Marc Hecquet